Nous sommes au 2ème round, la cloche a retenti il y a 30 secondes, Mouhib Alili s’apprête à asséner un coup qui va mettre un terme au combat et donner du relief à ce qu’il avait prédit des années en arrière dans sa petite ville natale tunisienne. Hyperactif de nature et bagarreur, Mouhib utilise, sur les conseils de sa mère, cette énergie dans les arts martiaux. Il débute avec le kick boxing. Plus doué avec les mains qu’avec les pieds, il s’oriente vers la boxe à 15 ans. Il s’entraîne avec ses amis d’enfance dans les rues de son quartier, aucun club ne propose la discipline aux alentours. En parallèle il poursuit ses études. Il suit les traces de son père qui possède une société en informatique. Il jongle alors entre le tapis de la souris et celui du ring. Lui préfère enfilé les gants, ses parents estiment que l’informatique est une voie plus sage. Etudiant et titulaire d’une licence, il va mettre à profit ses études pour faire un stage en France. Intérieurement, il sait qu’il ne vient pas pour devenir le nouveau Bill Gates, mais pour se jauger dans le noble art dans un pays où le niveau est plus élevé qu’en Tunisie. Arrivé à Lyon, il se met en quête d’un club de boxe anglaise. De contact en contact, de salle en salle, on lui donne les coordonnées de Saber Bouzaiane du Boxing club vaudais. L’entente entre les deux hommes s’instaure naturellement et Mouhib a enfin trouvé son point de chute et l’endroit où il peut exprimer sa passion. A la fin de sa parenthèse à l’étranger, il rentre en Tunisie pour entamer son Master, persuadé plus que jamais qu’un jour il deviendra professionnel en boxe.

Samedi 12 décembre 2020

Déterminé a prouver à ses proches qu’il peut être bien plus qu’un amateur et qu’il me se trompe pas, il revient en France le 28 novembre 2019. Il redouble les efforts et démontre de vraies qualités. En 2020, la décision est prise : il passe professionnel. Le chemin de la réussite étant souvent semé d’embûches, la crise sanitaire l’empêche de concrétiser son rêve jusqu’au samedi 12 décembre 2020. « Le combat de ma vie », confie le boxeur. Mouhib est à Montpellier, il affronte Laurent Itcia, Saber et Faouzi Bakhouche, président du Boxing club vaudais, sont à ses côtés. Après le premier round, il est convenu que Mouhib se montre encore plus actif. Une consigne qu’il va rapidement appliquer puisqu’à la 30ème seconde du second round, il assène un coup au foie de son adversaire, un coup qui va le mettre KO. Mouhib ne s’y attendait pas mais il vient de remporter plus facilement que prévu son premier combat pro. « Je voulais prouver que j’étais capable de faire quelque chose, c’est maintenant que tout commence », confie-t-il. Il compte poursuivre sa route dans le chemin de ses objectifs dans les mois qui viennent en disputant 4 combats d’ici juin 2021.

De notre correspondant presse, Yazid Amiar