Dans le cadre d’Octobre Rose, mois dédié à la sensibilisation au dépistage du cancer du sein, l’Office Municipal des Sports de Vaulx-en-Velin met à l’honneur les femmes bénévoles et sportives qui font vivre les clubs de notre ville. À travers leurs parcours, leur énergie et leur engagement, ces femmes incarnent les valeurs de solidarité, de persévérance et de bien-être que le sport porte haut.
Tout au long du mois d’octobre, leurs portraits seront visibles sur les mobiliers urbains de Vaulx-en-Velin, accompagnés d’un QR code permettant de découvrir leurs témoignages complets en ligne.
Ces récits inspirants rappellent que le sport n’est pas seulement une activité physique, mais aussi un formidable levier de santé, de lien social et d’émancipation.
Découvrez ci-dessous le témoignage de Clara Hoser, qui a accepté de partager son expérience et sa vision de l’engagement au féminin :
« Tout d’abord, j’ai 34 ans et je suis joueuse d’échecs en club depuis une dizaine d’années. Je connaissais déjà les règles grâce à mon père à l’âge de 9 ans mais ce n’est qu’en 2015 que je me suis inscrite dans un club pour la première fois. À côté de ça, j’assure des animations dans des écoles primaires et je me forme actuellement à l’arbitrage.
Être active dans les échecs m’apporte un lot de défis très stimulants, crée du lien social et contribue au rayonnement sportif et culturel. Et c’est très gratifiant. En tant que femme dans un milieu encore masculinisé, l’engagement sportif et associatif est aussi une manière concrète d’occuper l’espace et de montrer que les capacités intellectuelles et stratégiques des femmes sont pleinement légitimes. D’autant plus qu’il existe de grandes championnes internationales féminines. Nous connaissons notamment Judit Polgár, meilleure joueuse de l’histoire et seule femme au-dessus de 2700 Elo, qui a battu des champions du monde et prouvé la compétitivité féminine en mixte. Il y a aussi Hou Yifan, multiple championne du monde, et Ju Wenjun, championne du monde depuis 2018. Et encore bien d’autres noms, comme Tan Zhongyi, Koneru Humpy, Lei Tingjie et Vaishali Rameshbabu. Côté France, des joueuses comme Marie Sebag et Deimantė Daulytė-Cornette figurent dans les listes mondiales, et Yosha Iglesias a remporté le championnat de France 2025, marquant une étape cruciale pour la visibilité féminine.
Enfin, l’animation en écoles primaires et le projet d’arbitrage renforcent ce sens d’inclusion : former, encadrer et garantir l’équité, pour une culture du jeu plus inclusive et plus juste dès l’enfance. Le jeu d’Échecs est accessible à tous, quel que soit le sexe, l’âge, le milieu, la personnalité et les origines.
Octobre Rose est un moment de mobilisation, de mémoire et d’action: rendre hommage, soutenir les personnes touchées, et faire avancer la prévention par l’information et le dépistage. Le sujet me sensibilise particulièrement, depuis le décès de ma mère en 2022 d’un cancer métastasé aux poumons et au cerveau. Une autre personne qui m’est proche est touchée par le cancer du sein. Voici son message que je souhaite transmettre :
« Je peux témoigner que certains traitements sont inconfortables au quotidien. Par exemple, l’hormonothérapie, qui est prescrite plusieurs années durant, provoque des douleurs articulaires, des troubles de l’humeur… Le sport permet d’atténuer ces difficultés. Des études scientifiques sérieuses ont démontré que la pratique du sport diminue fortement le risque de rechute du cancer. »
A mon humble échelle, je souhaite contribuer à la lutte contre ce fléau qui frappe encore un trop grand nombre de personnes. Et le cancer du sein est le cancer le plus foudroyant chez les femmes. Porter ce message rappelle que la santé des femmes est avant tout une cause collective, qui concerne tous et toutes.
Le premier conseil que j’aurais à donner est de ne pas s’autocensurer : aucun sport n’est « réservé » à un genre. L’histoire a déjà trop souvent mis les femmes en sourdine, dans différents milieux et fonctions. Ensuite, choisir une pratique durable et bienveillante pour le corps: démarrer progressivement, écouter les signaux, pratiquer le sport de manière régulière et s’entourer d’un cadre sécurisant (ne pas hésiter à parler s’il y a un problème). Enfin, relier sport et prévention: maintenir ses rendez-vous médicaux, parler sans tabou de dépistage, et utiliser l’activité comme levier de bien-être mental et physique, de réseau social et d’autonomie au quotidien. »